Il ne se destinait pas à la chanson. Son nom d'artiste signifie d'ailleurs en berbère : « Il vit », nom traditionnellement donné à un enfant né difficilement, pour l'encourager à vivre. Mais un de ses premiers titres, A Vava Inouva devient rapidement un tube planétaire, dans les années 1970, le premier grand tube venu directement d'Afrique du Nord. Sa carrière est marquée par une irruption soudaine au premier rang, puis une éclipse volontaire d'environ une dizaine d'années à partir de 1981. Ses albums solo sont rares, quatre en quatre décennies. Mais l’œuvre d'Idir a contribué au renouveau de la chanson amazyghe, et a apporté à la culture berbère une audience internationale.
Biographie
Débuts
Fils de berger, né à 35 km de Tizi-Ouzou (la capitale de la Grande Kabylie), dans un village perché sur les monts du Djurdjura, son milieu familial est imprégné de la tradition et de la culture berbère. « J'ai eu la chance d'avoir une grand-mère et une mère poétesses », indique t-il à un journaliste, « on venait de loin pour les écouter. J'ai baigné dans l'atmosphère magique des veillées où l'on racontait des contes et des énigmes. Dans une société de culture orale, la valeur du mot est immense. La capacité à ciseler les mots, à inventer des images, est aujourd'hui encore très prisée chez nous. ».
Idir décide d'étudier la géologie et se destine à une carrière dans l'industrie pétrolière algérienne. Mais en 1973, il démarre sa carrière musicale par hasard, à Radio Alger, en remplaçant une chanteuse, pour qui il avait composé une berceuse. Il interprète cette berceuse qui va devenir son premier succès radiophonique, Rsed A Yidess qui signifie « Que le Sommeil Tombe ». Il enregistre ce titre ainsi qu'un second, A Vava Inouva (« mon papa à moi »), en 45 tours. Puis part faire son service militaire de deux ans. La chanson commence à se répandre en Algérie, puis sort des frontières. Officier dans une petite caserne, il s'écoute sur les ondes algériennes et étrangères[3].
En 1975, il monte à Paris, appelé par la maison de disquePathé Marconi qui veut lui produire son premier album. Le titre A Vava Inouva est devenu un tube planétaire, diffusé dans 77 pays et traduit en 15 langues. Une version française est interprétée par le duo David Jisse et Dominique Marge en 1976. Cette chanson kabyle, avec simplement des voix et guitares, est considéré comme le premier grand tube venu directement d'Afrique du Nord. Il représente l'affirmation d'une certaine identité, le retour à des racines ancrées très profondément dans l'histoire de l'Algérie. Il faut attendre 1976 pour que sorte ce premier album A Vava Inouva, sur lequel on trouve le titre éponyme.
Éclipse
Après ce succès, Idir écrit à nouveau et enregistre : Ay Arrac Neg (A nos enfants), un album qui sort en 1979. Il enchaîne sur une longue série de concerts. Mais cet homme discret ne se reconnaît pas dans le monde du show-biz même s'il aime composer, ce qu'il fait pour d'autres. En conséquence, il choisit de s'éclipser après cette série de concerts, une dizaine d'années environ, tout en donnant quelques rares récitals.
Sa carrière est relancée avec la sortie d'une compilation en 1991 de dix-sept chansons de ses deux premiers albums. Après un long procès contre son ancien producteur, Idir obtient la possibilité de ré-enregistrer ses titres comme le fameux (A Vava Inouva). Fort de cet appui discographique, il revient donc sur le devant de la scène et passe au New Morning à Paris du 7 au 9février1992, ce qui lui vaut de nombreux éloges et la reconnaissance de ses pairs. Pour la première fois, la critique lui attribue le statut de précurseur de la World Music.
L'année suivante, paraît chez Blue Silver un nouvel album : les Chasseurs de lumière où il chante ses thèmes de prédilection, l'amour, la liberté et l'exil (qu'il connaît puisqu'il est installé dans la région parisienne depuis 1975). Il introduit à côté des darboukas, flûtes et guitare acoustique, qui donnent une touche de modernité. On peut entendre aussi la voix d'Alan Stivell sur le duo (Isaltiyen). Idir donne ses chansons à écouter au public de l'Olympia à Paris les 26, 27 et 28juin1993.
Il a été militant de la cause identitaire Amazigh en Algérie et son rôle a été immense dans la revendication et la popularisation de la culture Amazigh. Il fut aussi à la pointe du combat pour la démocratie et la laïcité en Algérie.
La vie de Lounès était très agitée, il a vécu des moments tragiques qui ont marqué sa carrière d'artiste. Sa carrière artistique était indissociable de son combat politique.
Depuis la sortie de son premier album A Yizem anda tellid ? (Ô lion où es-tu ?) Lounès Matoub célèbre les combattants de l'indépendance et fustige les dirigeants de l'Algérie auxquels il reproche d'avoir usurpé le pouvoir et de brider la liberté d'expression. Chef de file du combat pour la reconnaissance de la langue berbère, Lounès Matoub est grièvement blessé par un gendarme en octobre1988. Il raconte sa longue convalescence dans l'album L'Ironie du sort (1989).
Violemment opposé au terrorisme islamiste, Lounès Matoub condamne l'assassinat d'intellectuels. Il fut cependant enlevé le 25septembre1994 par un groupe armé, puis libéré au terme d'une forte mobilisation de l'opinion kabyle. La même année, il publie un ouvrage autobiographique Le Rebelle et reçoit le Prix de la Mémoire des mains de Danielle Mitterrand.
En 1995, Lounès Matoub participe à la marche des rameaux en Italie pour l'abolition de la peine de mort, alors qu'en mars 1995, le S.C.I.J. (Canada) lui remet Le Prix de la Liberté d'expression.
Le 25 juin1998, Lounès Matoub fut assassiné sur la route menant de Tizi-Ouzou à Ath Douala en Kabylie (Algérie) à quelques kilomètres de son village natal. Les conditions de ce meurtre n'ont jamais été élucidées. Les funérailles du chanteur drainèrent des centaines de milliers de personnes et la Kabylie a connu plusieurs semaines d'émeutes et de deuil. Son dernier album Lettre ouverte aux..., paru quelques semaines après son assassinat, contient une parodie de l'hymne national algérien dans laquelle il dénonce le pouvoir en place.
Mort
Le 25juin1998 à la mi-journée, Lounès Matoub est abattu près de son village au cœur de la Kabylie au lieu dit Tiberquqin relevant du village Tala-Bounan dans la commune de Ait Aïssi. Cet assassinat a bouleversé la Kabylie. La population kabyle a aussitôt déferlé sur Tizi Ouzou. Des manifestations publiques ont gagné la Kabylie entière. Quelques heures après cet assassinat, Nordine Aït-Hamouda intervient dans les médias internationaux (comme France Info) pour affirmer que les assassins sont les islamistes du GIA, idée fixe également développée par Khalida Toumi, alors députée RCD au parlement algérien. C’est ainsi une véritable "pression" médiatique qui s’exerce pour faire admettre la thèse du GIA dans l’assassinat de Lounès. Même Malika Matoub, la sœur de Lounès, déclare que les assassins sont les islamistes du GIA.
Malgré cette pression, les jeunes manifestants de Kabylie envahissant les rues clamaient fort « Pouvoir assassin ! ».
Quelques jours plus tard, Malika Matoub revient sur ses déclarations initiales et, avec sa mère, demande à ce que toute la vérité soit faite sur l’assassinat. Elles exigent qu’une véritable enquête soit diligentée. Elles relèvent plusieurs points d’ombre dans la gestion faite par les autorités de cette affaire. À ce jour elles ne cessent de demander à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
C’est au tour de Nadia Matoub, par la suite, de se joindre aux voix de Malika et sa mère pour demander une enquête sur l’assassinat. Elle n’exclut aucune piste quant aux auteurs et commanditaires de l’assassinat.
Dans un texte rendu public par le MAOL, Mouvement algérien des officiers libres, en désaccord avec les généraux au pouvoir, il est donné des détails très accablants concernant l’assassinat de Matoub Lounès. Des responsables du RCD à l’époque de l’assassinat de Lounès, en l’occurrence Nordine Aït-Hamouda et Khalida Toumi, ont été cités dans ce texte. D’après le MAOL, Nordine Aït-Hamouda aurait joué un rôle important dans le complot de l’assassinat de Lounès commandité par le haut commandement militaire algérien dans le but de déstabiliser Zeroual et le pousser au départ.
Les éléments du MAOL ne peuvent être qu’une frange de la junte militaire algérienne ; ils sont donc du sérail et s’ils ont évoqué l’affaire Matoub ce n’est que parce qu’ils ont un quelconque intérêt et ce n’est sans doute pas le désir de contribuer à faire connaître la vérité sur cette affaire qui les anime. Mais dans leurs déclarations ils ont cité des noms et ont évoqué des faits ; ce sont ces éléments qui nous intéressent. Et aux personnes citées de se prononcer et donner leurs versions quant aux faits relevés par le MAOL. Ces personnes doivent notamment démentir les déclarations des officiers du MAOL s’il y a diffamation.
L’autre épisode ayant marqué l’affaire Matoub est le reportage réalisé par la chaîne de télévision française Canal+, dans le cadre de son émission "90 minutes", consacré à l’affaire Matoub et intitulé « la grande manip ». Ce que l’on peut retenir de ce reportage c’est la convergence de l’ensemble des témoignages vers la thèse d’un assassinat organisé par la junte militaire algérienne. Les témoignages de Malika et Nadia Matoub incitent à se poser des questions quant à l’intérêt du RCD, ou du moins de certains de ses membres dont Nordine Aït-Hamouda, à vouloir imposer à l’opinion la thèse du GIA dans l’assassinat de Matoub. Ainsi Malika Matoub affirme être félicitée par Nordine Aït-Hamouda pour avoir soutenu que le GIA était le responsable de l’assassinat. Il lui aurait même proposé de lui faire rencontrer des personnes du haut commandement militaire qui sont satisfaits de ses déclarations. Nadia Matoub, affirme néanmoins que des éléments du RCD lui avaient promis des visas pour elle et ses sœurs ; en contrepartie, elle devait tenir une conférence de presse à Tizi-Ouzou pour laquelle ils lui ont rédigé la déclaration préliminaire qui disait en substance que les assassins étaient des éléments du GIA.
Dans leur ouvrage [1] publié récemment chez les éditions La Découverte, Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire reviennent sur l’assassinat de Lounès et donnent un certain nombre de détails sur l’avant et après assassinat. Ils nous apprennent, par exemple, que le jour de l’assassinat un barrage de gendarmerie s’est mis en place sur la route d’At Douala et les gendarmes se sont mis à dévier la circulation de cette route : seule la Mercedes noire de Lounès sera autorisée à emprunter cette route sur laquelle elle sera mitraillée quelques minutes plus tard...
La région du chanteur Lounès Matoub a connu beaucoup de mouvement et de répression et encore des cas d’enlèvement. En septembre2002, Bouzegzi Samir et Boudarene Ahcene du village Taguemount Azouz ont été enlevés trois jours après leurs déclarations dans la presse où ils ont dénoncé le vote « nous sommes contre le vote, l’état algérien est responsable de tout ce qui se passe en Kabylie».
AMOUR Abdenour
Amour Abdenour, né le 17 février 1952, à El-flaye,Béjaia , est un chanteur Kabyle. Depuis ses débuts à l’âge de 17 ans, Amour Abdenour continue de bercer des générations entières. Sa chanson « Mmi-s n tmurt-iw » qui l’a propulsé sur la scène musicale est à ce jour immortelle et bien des chanteurs en herbe l’interprètent avec autant de plaisir que leurs aînés. Amour Abdenour chante l’amour de la femme, celui de la patrie, l’amour tout court, le social, la culture berbère et bien d’autres thèmes. Le secret du charme de sa chanson, c’est surtout sa sincérité, car Amour puise souvent ses textes de son vécu et de celui des gens de sa communauté. En chantant ses douleurs, ses joies, ses rêves et ses envies, du coup, beaucoup parmi les siens s’y sont retrouvés.
Le Chantre de la SOUMMAM
Parallèlement à la chanson, Amour Abdenour a exercé le métier de géomètre jusqu’en 1995, et depuis Amour Abdenour s’est consacré totalement à la chanson. L’artiste discret et au look modeste demeure fidèle à ses amours de jeunesse qu’il chante toujours et avec plus de force et de professionnalisme. Ne dit-on pas que l’amour n’a pas d’âge ? à chaque nouveau produit c'est une nouvelle fenêtre qui s’ouvre sur son univers.
NAIT-chabane AMIROUCHE
Naït-Chabane Amirouche est un auteur algérien, compositeur et chanteur kabyle.
Cherif Kheddam est né en 1927 à Taddert Boumessaoud dans l'actuelle commune d'Imsouhal, dans une famille de paysans. À l'âge de 9 ans, il suit une formation coranique à la zaouïa de Boudjellil, dans la région de Tazmalt. En 1942, il part à Alger pour travailler dans une fonderie à Oued Smar. Cinq ans plus tard il s’installe en France et s'établit à Saint-Denis puis à Épinay. Au début, il travaille dans une fonderie puis dans une entreprise de peinture.
TAKFARINAS
Takfarinas, de son vrai nom Ahcène Zermani, est un chanteur et musicienalgérien de musique kabyle. Il est né 25-02-1958 à Tixeraine, une commune dans la banlieue d'Alger .fils de ZERMANI mohand et DGUI Fatima Il vit en France depuis 1994. Ses textes rendent hommage à la culture kabyle, mais s’en échappent quelquefois pour aller vers des appels engagés qui constituent sa signature. Le style nouveau dans lequel il s'est investi s’appelle le yal. Il contribue à populariser la musique kabyle méconnue du grand public en Europe.
Biographie
Issu de la quatrième génération d'une famille de musiciens, il grandit dans son village natal Tixeraine dans la proche banlieue d'Alger. Déjà vers l'âge de six ans, il improvise la fabrication d'une guitare avec un bidon d'huile de moteur de voiture et des câbles en métal de freins de vélo. Très tôt le jeune Takfarinas s'intéresse aux artistes de Chaâbi comme M'Hamed El Anka, Cheikh El Hasnaoui (le "chantre de l'amour"), Slimane Azem (le "chantre fabuliste"). Takfarinas possède une voix timbrée au registre large et impose une création et un style musical très personnel à plusieurs facettes. L'instrumentation préférée de Takfarinas est d'accompagner ses chansons par un mandole électrique qui permet des sonorités à deux genres: mâle et femelle, caractérisée par la musique berbère.